distribuant vivres, cigarettes, chocolat, sucre, etc., aux dolents voyageurs des trains sanitaires, avec le tact de braves fillettes de France : le nécessaire aux blessés allemands ; les gâteries aux nôtres. Maintenant elles causent :
— Oh ! cette Mme Z… Quelle ridicule coquetterie ! Être infirmière de la Croix-Rouge et porter aux oreilles des diamants comme des bouchons de carafe !
— Naïve, va ! C’est pour dissimuler les oreilles du roi Midas.
— Elle les a si longues que ça ? Je n’ai pas remarqué.
— Personne ne remarque. On ne voit que les diamants.
Le convoi annoncé entre en gare. Les gentilles « servantes des trains » courent à leur devoir. Soudain, un cri. L’une a reconnu son fiancé, la tête enveloppée de linges. L’éclat d’un shrapnell lui a labouré la joue, traversé la mâchoire.
Le train repart. L’amie enlace sa compagne qui regarde dans le vague, droit devant elle. Consolatrice, elle prononce doucement :