Le bouchon a levé les ailerons en l’air :
— Un Ketje ! ! C’est la Belgique qui vient à nous, qui comprend les avantages de son annexion à la Deutschland !
Je le trouvai idiot, mais il y a plus idiot encore. L’agence Wolff, m’a-t-on affirmé, a communiqué l’important événement aux pays neutres.
Je vernis mon affaire en ajoutant :
— Vous mettez le doigt dessus : à Bruxelles, tout le monde se dilate quand vous mettez sur vos lettres : Bruxelles (Allemagne).
Ça colle. On me pousse dans une pièce.
— L’Empereur !
C’est lui, dans un ample manteau gris, couleur Napoléon Ier. La couleur est la seule ressemblance.
— Approche, jeune ex-Belge, ronronne le premier des Boches. Réjouis tes yeux de la vue de l’héritier d’Alexandre, de César, d’Attila, de Charlemagne, de Napoléon ; de celui auquel le Bon vieux Dieu allemand accorde la toute-puissance. J’ai levé la main ; j’ai crié : « Que les hécatombes s’accomplissent ! »