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commune, le désespoir, la ruine, la mort. Et je n’ai plus revu Mme Loraine.

Le lendemain, elle avait disparu. Chacun étant absorbé par sa propre misère, personne n’avait remarqué son départ.

Ce m’est grand chagrin de vous renseigner si imparfaitement. J’ai dit tout ce que je sais. Avec ces tristes nouvelles, agréez, madame, mon respect ému.

Le Maire : R… de V…



TROISIÈME LETTRE

À Madame Louise N… à X…

Béthune, 23 octobre 1914.

xxxxxLouise, chère sœur,

Pardonne à mon long silence. Ils ont fusillé Jean ; François est tombé au feu dans un village près d’ici. J’ai été une morte.

Mais la volonté de Dieu a passé ; elle m’a jeté l’ordre de vivre par la bouche d’un soldat.

C’est ainsi. Un convoi de blessés traversait la ville. Les charrettes se sont arrêtées dans