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DEUXIÈME PARTIE





CHAPITRE PREMIER


Jud cependant n’avait point perdu la vie.

Et la preuve en est qu’il rouvrit les yeux, après un laps de temps qui, à son estime, n’avait dû être que de quelques minutes.

Il se souleva sur son séant et demeura stupéfait. Il se trouvait dans une grotte qu’emplissait une clarté violette, pénétrant à travers des lianes fleuries qui retombaient devant une ouverture, servant évidemment d’entrée.

Lui-même était étendu sur une natte, fixée par ses angles à des piquets assez élevés pour l’isoler du sol.

Puis, il se sent faible. Le mouvement qu’il vient de faire pour s’asseoir sur sa couchette, l’a brisé. Tout lui paraît tourner autour de lui, et il se renverse lentement en arrière.

Quelques instants, il reste ainsi ; après quoi, de nouveau ses paupières se soulèvent.

Il distingue des instruments étranges : sarbacanes, arcs détendus, puis des calebasses coupées en forme de bols. Cela lui rappelle les wigwams (cabanes) des Indiens bravos, qui lui ont parfois accordé l’hospitalité au cours de ses tournées acrobatiques.

Au centre de la grotte, entre des pierres dressées, des branchages flambent, faisant chantonner une marmite d’où s’échappent des vapeurs aromatiques.

— Lilian ? fait-il, à haute voix.

— Le Wacondah (Grand Esprit des Indiens) a-t-il permis que l’intelligence renaisse en mon jeune frère blanc ?