Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/429

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Soudain, Tril eut une exclamation :

— C’est lui… Sûrement, c’est lui.

Un ahurissement se marqua sur les traits des jeunes gens.

Cependant, les deux personnages signalés avaient continué à s’approcher. À présent, on discernait les traits de l’athlétique Frey Jemkins, auprès duquel l’Indien qui l’accompagnait, encore que robuste, paraissait frêle.

Le guide de Frey semblait chercher. Un grognement de Storm appela son attention. Le dogue s’était arc-bouté sur ses pattes et ses dents blanches pointaient sous les lèvres retroussées en un rictus menaçant.

— Retenez le chien… Un parlementaire veut fumer autour du feu du Conseil, avec celui qui porte le nom de Jud Allan.

Tril empoigna aussitôt Storm par son collier, tandis que Suzan juchait sur son épaule le zaïmziri, enchanté de ce changement de perchoir.

— Vous pouvez approcher sans crainte, si c’est à nous que vous avez affaire.

— C’est à vous-mêmes, répondit Jemkins d’un accent assourdi, puisque vous êtes les amis les plus sûrs de mon…

Il s’arrêta brusquement, respira avec force, puis acheva :

— Les amis de Jud Allan.

Muets de surprise, les enfants s’interrogèrent du regard.

— Vous ne comprenez pas ? reprit Frey. Je m’explique. Je voudrais parler à Jud Allan. On me dit que vous seuls avez accès auprès de lui. Voulez-vous lui annoncer que je suis dans son camp ?

Enfin, Suzan se leva :

— Attendez ici. Je reviendrai vous rapporter la réponse.

Et elle s’éloigna en courant, tandis que Jemkins s’asseyait à terre à l’écart.

En dix minutes, elle se trouva sur la plate-forme bordant les ouvertures rectangulaires permettant l’accès de l’ancien temple des Aztecs.

Sur le point de franchir l’une des baies, elle s’arrêta interdite.

Le souterrain creusé dans le roc semblait désert. L’ombre et le silence y régnaient. Pourtant, en regardant mieux, elle distingua vers le fond une fugitive lueur.