Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/441

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métrique. Je ne veux pas que la police identifie le cadavre de Frey Jemkins.

« En retour de ce bon office, mon cher Jud Allan, je vous souhaite joie et prospérité.

« Frey Jemkins. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jud avait prononcé les dernières lignes d’une voix sourde. Quand il se tut, les assistants parurent pris de vertige. Ils s’empressèrent joyeux au cou de Jud Allan, lui serrant les mains.

Lilian, parmi les sanglots qui la secouaient, murmurait :

— Sauvé ! Sauvé !

Et Mme Pariset, Marahi l’étreignaient à leur tour, avec ces mots bénis :

— Mon fils !

Et, la jeune fille, entraînant Jud, tous s’engagèrent dans leurs traces, sur la corniche descendant au Val de Oro.

Oh ! la sinistre marche dans la nuit, au milieu des plantations, du parc, où les victimes de Frey Jemkins avaient promené leur captivité.

Des idées inattendues s’enfonçaient aiguës dans leurs cerveaux.

Alors qu’ils étaient captifs, ils supposaient que nulle peine plus grande ne les saurait atteindre.

Qu’étaient leurs angoisses d’autrefois, auprès de celles de l’heure présente ? Une pensée seule les soutient, les pousse en avant. Donner à Jemkins la dernière satisfaction sollicitée par la lettre où il pardonne.

Car il a pardonné. Même son souci de n’être point mensuré ne démontre-t-il pas le désir de ne laisser aucune trace légale de son existence ? N’est-ce point encore protéger l’incognito qu’il voulait assurer à Jud Allan ?

Pour une fois, le crime fut plus clément que la vertu !

Mais le groupe désolé parvient devant l’hacienda. Un silence de tombeau y règne. Pourtant, à travers les stores de toile qui obstruent les fenêtres du grand salon, transsudent des clartés.

La porte est ouverte au large. Lilian et Chazelet y pénètrent les premiers.

Tous deux parcourent le corridor accédant au salon. Leurs compagnons les imitent, se sentant froid