Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/61

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dront et les plaquettes correspondantes se rabattront. Les autres demeureront immobiles naturellement.

— Quels sont les postes accordés avec votre transmetteur, questionna le général ?

— Les marques à la craie sur le tableau l’indiquent : 7, 16, 21 et 25.

— Bien, commencez donc.

L’inventeur s’inclina, et s’adressent aux militaires de service :

— Messieurs, veuillez transmettre l’ordre cacheté que M. le ministre de la Guerre vous a fait tenir.

L’un des officiers du génie tira l’ordre de son enveloppe et l’opération commença.

Trois minutes après, Allan murmura :

— Vous avez terminé ? Veuillez demander aux postes s’ils ont enregistré. Qu’ils répondent par le signal convenu.

Une minute encore, puis de légers déclics, et sur le tableau-témoin, les plaquettes 7, 16, 21 et 25 se rabattent.

— Bravo ! s’écria le général Dantun, les accordés seuls ont répondu.

— Un instant, la contre-épreuve. Monsieur le général, veuillez faire demander à tel autre poste qu’il vous conviendra s’il a été impressionné par une communication ?

Les réponses ne laissèrent aucun doute. Les cohéreurs non accordés n’avaient point signalé le passage des ondes sans fil.

Très intéressés, les assistants répétaient l’expérience, chacun s’amusant à la manipulation des appareils, guidés par les sapeurs télégraphistes.

Le succès de l’inventeur s’accentuait de minute en minute. Il recevait modestement les félicitations enthousiastes, semblant n’attacher à sa découverte qu’une importance légère.

Il ne paraissait pas remarquer Chazelet qui, lui, ne perdait pas un de ses mouvements, subissant une attirance inexplicable vers cet inconnu.

Or, on allait se séparer. Les appareils demeuraient au repos, les visiteurs adressant leurs derniers compliments à l’Américain, quand un petit bruit coupa net les phrases louangeuses.

— Le martèlement du récepteur, s’écrièrent toutes les voix.

— Eh bien, messieurs, fit tranquillement M. Allan, l’enregistrement va nous apprendre qui nous appelle.