Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/64

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— Oui, oui… Après ? Après ? clamèrent les assistants.

L’Américain secoua la tête !

— Après, il n’y a plus rien…

— Quoi, la communication… ?

— S’arrête là. Voyez.

Ce fut un concert de récriminations. L’officier japonais, son interlocuteur inconnu, furent cordialement envoyés à tous les diables.

M. Lerenaud ramena le calme par cette promesse :

— Messieurs, demain j’établis une surveillance autour de l’hôtel habité par les dames de Armencita, rue François-Ier.

— Qu’est-ce que cela donnera ?

— Le nom du capitaine japonais, d’abord. Pour solliciter une entrevue, il donnera son nom.

— Bravo ! Vous nous le direz.

— Rendez-vous à dîner au cercle militaire. Le décor est de mise, puisqu’il s’agit d’un officier.

— Soit, messieurs, consentit le chef de la Sûreté. Je serai au rendez-vous… Je vous confierai le nom de ce septième, et je vous jure qu’il sera gardé comme ne le fut jamais souverain. Je crois que je suis entré dans la police, non par haine des criminels, mais par curiosité du mystère dont ils s’entourent.

— Ah ! mon pauvre Lerenaud, fit comiquement Morand, je crois que, cette fois, votre curiosité doit vous faire bien mal. C’est égal, Chazelet, nous dînerons aussi au Cercle militaire.

Le marquis acquiesça du geste. Il n’eût pu prononcer un mot. Une épouvante l’étreignait, à l’évocation d’une formidable conspiration ourdie contre Linérès.

La conversation interceptée donnait au mystère des proportions gigantesques. Ce capitaine japonais qui s’engageait à demander la main de la jeune fille, avec ces mots sinistres : « Mon existence appartient au Japon. »

Il était donc convaincu que l’on mourait de vouloir épouser Linérès !

Et le danger lui apparaissait inévitable. Quel était ce danger, quel pouvait-il être ?

Contre cet inconnu, Chazelet s’était promis de lutter ; à présent, il se sentait plus faible, plus impuissant qu’un enfant.

Où le prendre, où le joindre, ce péril insaisissable, qui ne se signalait qu’en frappant ? Une fois la vic-