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dépensée en voyage ; le second, les billets remis par Morand au voyageur.

Après le bandit qui prête, les voleurs qui restituent.

Cela dépassait la compréhension du marquis… Toutefois, il sourit, glissa le portrait, ainsi que la somme venant d’Espagne, dans un tiroir… puis plaça sur la cheminée celle destinée à rembourser le philanthrope Seigneur de la Nuit, avec cette réflexion ironique, formulée à mi-voix :

— Il ne manque plus qu’une chose à cette fantasmagorie, c’est que ce paquet, mis sur la cheminée, parvienne à l’adresse de Selenitès.

Cela même ne devait pas manquer.

Au jour, quand Pierre s’éveilla, après un sommeil plus paisible qu’il n’eût pu l’espérer, étant données les émotions de la soirée, il constata avec stupéfaction que les billets avaient disparu.

À leur place, un reçu en bonne forme, signé Selenitès, et suivi de ces deux mots :

« Exact. Merci. »

CHAPITRE VI

LE SEPTIÈME


— Ah ! enfin ! Voici Lerenaud.

— Le dîner a été lugubre, sans vous !

— Et le capitaine japonais ?

— Savez-vous son nom ?

Ces exclamations accueillirent l’entrée du chef de la Sûreté dans une salle du cercle militaire, par les fenêtres duquel montaient les mille bruits de la place et de l’avenue de l’Opéra.

On eût reconnu là les privilégiés, admis naguère à l’expérience de la tour Eiffel : le général Dantun, Morand, Chazelet, Allan, les officiers, les reporters.

Tous, mordus par la curiosité, s’étaient trouvés réunis à l’heure du dîner, désireux au delà de toute expression d’obtenir le mot de l’énigme surprise par le récepteur du sans fil.

Quel était ce capitaine japonais, ce septième concurrent à la main de Linérès de Armencita, qui ne se laissait pas décourager par le sort lugubre de ses prédécesseurs ?

Mais M. Lerenaud n’avait point paru. Il s’était fait