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Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/181

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L’AÉROPLANE-FANTÔME

Come quickly (venez vite).

D’un bond, Tril fut dans le véhicule, qui aussitôt démarra, se dirigeant vers rendrait d’où était venu le jeune garçon. Et celui-ci, se penchant vers une forme indécise, installée au fond du véhicule, prononça d’un ton respectueux :

— Je remercie Votre Excellence.

— Ne remerciez pas. Dès l’instant où Jud Allan s’intéresse à l’affaire, elle est juste, et je suis heureuse de m’associer à son œuvre. Maintenant laissons cela. Mettez votre masque. Vous entrerez derrière moi, au bras de Jelly Sharp, premier conseiller de l’ambassade, que voici. Mon mari est retenu à la chambre par une sciatique. Donc il ignorera tout. Cela est mieux ainsi. Dans sa situation, peut-être se serait-il tracassé de semblable aventure. Son rhumatisme permet de lui éviter une inquiétude morale.

Puis doucement :

— Par exemple, une fois à l’intérieur du château, je ne veux rien savoir de ce que vous ferez.

— Je me séparerai aussitôt de M. le premier conseiller, et nul ne soupçonnera l’aide que si gracieusement me prête Votre Excellence.

All right. De cette façon, les choses sont bien distribuées.

Le silence régna dans l’automobile qui, le pont du Château traversé, avait dû prendre la file des voitures amenant la foule des privilégiés conviés à la réception impériale.

Bientôt on passa sous la voûte accédant à la Cour de Réception.

L’ambassadrice descendit. Ses compagnons la suivirent. À un maître de cérémonies, elle dit quelques mots à mi-voix. Elle se faisait reconnaître, car l’entrée n’est point aisée dans la résidence souveraine.

Le personnage s’inclina profondément.

— Passez, passez, Excellence, vous et MM. les Conseillers.

Sous son masque, Tril dut sourire en s’entendent bombarder de ce titre auquel il n’avait aucun droit.

Mais il n’en laissa rien voir et gravit noblement l’escalier fleuri, sur les marches duquel se tenaient immobiles, tels des statues, des cuirassiers blancs, le sabre à la main, géants sous le corselet d’acier, sous le casque, au frontal orné de l’aigle allemande aux ailes éployées.

Une fois arrivé dans la Salle des Suisses le gamin se sépara de ses protecteurs, laissant ceux-ci se diriger vers la Salle des Chevaliers, où l’Empereur, par un de ces caprices d’étiquette dont il est coutumier, rece-