Aller au contenu

Page:Ivoi - L’Aéroplane fantôme.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
L’AÉROPLANE-FANTÔME

Le jeune homme monta à bord, se fit indiquer l’une des cabines mises à la disposition des passagers, et alla s’y enfermer, avec l’intention bien arrêtée de dormir pendant le trajet.

À neuf heures exactement, le meuglement de la sirène, la trépidation des arbres de transmission des turbines, le tirèrent un instant de sa somnolence.

Le steamer se mettait en mouvement.

Et puis il se renfonça dans le rêve. La fatigue aidant, il perdit bientôt la conscience des choses pour ne la retrouver qu’à l’arrivée à Southampton où, tout engourdi encore, il passa du bateau dans le railway, qui l’emporta à toute vapeur vers Londres et Wimbleton.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Pourquoi êtes-vous absorbé ainsi ?

— Je songe au travail que je dois assurer, à la responsabilité qui m’incombe vis-à-vis de lord Fairtime, vis-à-vis de vous.

— Oui, peut-être. Mais il y a autre chose.

— Le croyez-vous vraiment ?

— Je croirai ce que vous me direz, François. Comment cela se fait-il ? Je l’ignore. Mais j’ai foi en vous, foi absolue. Affirmez-moi seulement que vous ne regrettez pas d’être mon fiancé.

Les deux jeunes gens se promenaient dans le parc de Fairtime.

Le jeune homme était arrivé au château le matin même ; et, après le déjeuner, Fairtime et ses fils l’avaient laissé seul auprès d’Édith.

La liberté anglaise estime avec raison que des fiancés ont à se confier des pensées intimes et elle leur en accorde la possibilité.

Tout à coup, ils tressaillirent. Une fille de chambre accourait.

— Qu’y a-t-il, Molly ? demanda Édith.

— Milord vous prie de le joindre au parloir, Miss.

— Nous y allons, merci.

Les fiancés revinrent vers l’habitation.

Ils gravirent le perron, traversèrent la terrasse sur laquelle s’ouvraient les portes-fenêtres du parloir.

Mais sur le seuil, ils s’arrêtèrent surpris. Lord Fairtime n’était pas seul.

Assis en face de lui, se tenait un homme de haute taille, blond, rose, sanguin, aux yeux gris très vifs, et cet homme portait la tenue de service des inspecteurs de Scotland Yard.

Un inspecteur de la police ! Que venait-il faire ici ?