Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/108

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— Cela ne m’empêchera pas de mourir s’il le faut pour le service de votre Majesté.

— Je le crois ; va donc, petit, mais ménage-toi. Je désire te revoir après demain soir au quartier général.

Le gamin saisit la main de son interlocuteur, la porta à ses lèvres et s’élança à travers les salles où la foule augmentait toujours.

Une heure après, monté sur un superbe cheval, en tenant un second en main, Espérat passait sous l’arc de triomphe du Carrousel.

Sur le quai, il trouvait Bobèche qui l’attendait.

— Aussitôt prévenu, mon vieil Espérat, déclara le pitre, j’ai envoyé une lettre d’adieu à mon directeur. Je me retire du monde pour un temps, lui ai-je affirmé. Je suis donc libre comme l’air et tout à ton service… À celui de l’Empereur aussi, ajouta-t-il après un silence, car, quoi qu’en pense Sa Majesté, la recherche de Mlle  de Rochegaule par Enrik Bilmsen ne menace pas seulement Vidal… Cela, personne ne me l’ôtera de la tête, personne… à moins d’ôter la tête tout entière avec le célèbre instrument de M. Guillotin.

Et sautant en selle.

— Allons, mon vieil Espérat, en route.

Les deux cavaliers rendirent la main, et les chevaux prirent un trot rapide.