Page:Ivoi - La Mort de l’Aigle.djvu/136

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entrevu, si vous l’ordonnez. Je serai la fille tendre, la servante attentive qui entourera de soins votre vieillesse. Jamais un mot de regret ne sortira de mes lèvres. Mais entendez ma prière, ne me livrez pas à Enrik Bilmsen. Car, vous le savez, ce n’est point seulement votre fille que vous condamneriez à la honte, au désespoir… c’est aussi la France, que vous m’avez appris à chérir.

Les traits du comte s’adoucissaient tandis qu’elle parlait. Quand elle se tut, il la releva et la pressant sur son cœur :

— Lucile, n’ai-je point refusé de te contraindre ?

— Si, mon père, et je vous ai béni.

— Eh bien ; j’ai pensé ce que tu viens de dire… je le pense encore. Reçois ma parole de gentilhomme, je ne te contraindrai jamais.

Un double cri retentit. Vidal, la jeune fille n’avaient pu le contenir.

Leurs mains se tendaient pour remercier. Le comte ne leur permit pas d’exprimer leur reconnaissance.

Il se tourna vers le capitaine.