Page:Ivoi - Le Maître du drapeau bleu.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

— La panthère de Tzé !

On se souvient qu’il désignait, par ce dernier vocable, l’enfant abandonné que la population de Kiao-Tchéou avait baptisé du surnom de Master Joyeux. C’était vrai. Le félin haletant, tout frémissant encore de la course fournie, se tenait devant lui, le considérant de ses yeux à l’iris d’or.

— Un papier !

Autour du col du fauve, un parchemin roulé était soutenu par une étroite lanière de cuir. La panthère devenait un messager.

— Un pigeon voyageur du pays, plaisanta le duc, tandis que Dodekhan détachait l’étrange missive, sans que le porteur à quatre pattes fit un mouvement.

Mais à peine le Turkmène y eut-il jeté les yeux, qu’il poussa une exclamation désolée :

— Log est libre.

— Libre ! répéta le Français en pâlissant.

— Et les prisonnières lui ont été remises… De nouveau, il est le maître de celles qui sont notre âme.

Comme si elle avait compris l’angoisse des deux hommes, la panthère noire modula un miaulement plaintif.

— Qui vous avise ? balbutia enfin le duc.

— Ce brave petit Tzé.

— Lui ?

— Oui, écoutez.

Et d’une, voix abaissée, comme voilée par la tristesse, Dodekhan lut :

-----« Maître

« Zizi est une amie intelligente.
-----« Je la lance sur ta piste. Elle te joindra et te dira ce que tu dois savoir.
-----« Tu as donné l’ordre de restituer ce qui avait été pris aux Européens… Tous ont obéi, mais en arrivant à Kiao-Tchéou, les affiliés ont trouvé devant eux San, cet instrument aveugle de celui qui t’a volé ton commandement. »

— Ah ! gémit Lucien, je comprends.

— Oui, murmura le Maître du Drapeau Bleu. Ce