Page:Ivoi - Le Maître du drapeau bleu.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

San a appris aux pillards, non pas mon évasion… mais la captivité de Log. Si bien que cette tourbe armée a imposé la loi aux colons, aux soldats, dont les fusils, revolvers, sabres, avaient disparu en même temps que les habits.

— Je comprends. Log délivré… ma pauvre Sara !…

— Et aussi Mona, et aussi cette petite Japonaise sont redevenues ses captives. Il a quitté Kiao-Tchéou avec elles, il les entraîne vers le sud.

— Vers le sud ?

— Oui. Par bonheur, il n’a aucun soupçon contre mon brave petit Tzé. Voici ce que cet enfant a entendu.

Et reprenant sa lecture :

« Il a dit textuellement ceci :
.....« Les Allemands du Chan-Toung ont reçu un premier avertissement. La lettre signée : Duchesse de la Roche-Sonnaille, a été remise au gouverneur von Lap. C’est donc à la France que la diplomatie allemande en demandera raison.
.....« Maintenant nous allons, au nom de l’Allemagne, faire massacrer les Français qui occupent l’Indochine… Cela mettra le feu aux poudres européennes, et nous laissera toute liberté pour débarrasser le sol de l’Asie de ces barbares avides qui ont rêvé de se la partager. »

— Le misérable ! gronda Lucien.

— Attendez… je n’ai pas fini.

« Seulement, continua le Turkmène, il importe que les secrets de Dodekhan ne créent pas d’obstacles à mes desseins. Je veux donc que Dodekhan se livre volontairement à moi. Et il cédera, car je tiens son cœur. »

Le Turkmène acheva :

« Je lui infligerai de telles tortures, qu’il considérera comme un bonheur de me livrer, sans restriction, ce pouvoir qu’il ose me disputer…
.....«. Voilà, Maître, ce que j’ai entendu. Maintenant,