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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

DEUXIÈME PARTIE




I

À LA PASSE DE KI-LUA



Dans une cellule spacieuse, où les murs disparaissaient sous un revêtement de bois rougeâtre, trois silhouettes féminines étaient groupées.

Elles se tenaient près d’une fenêtre longue et étroite que fermait un volet à lamelles inclinées de haut en bas ; à travers les interstices elles pouvaient voir dans la cour précédant le temple, mais de l’extérieur, il était impossible de jeter un regard indiscret dans la pièce, bien que la baie fût à hauteur d’homme.

Derrière elles, dans la paroi opposée, se découpait le rectangle de la porte, accédant au couloir de desserte des cellules d’asile, qui se terminait, à l’une de ses extrémités, dans le temple même ; — à l’autre dans une écurie-réserve, où les bonzes entretenaient quelques chevaux, de cette race petite et endurante de la région, et où ils resserraient chariots et outils.

— Que font-ils de leur côté ? murmura l’une des habitantes de la chambre ?

— Ils attendent comme toi, fille aux cheveux de soleil, répondit sa voisine.

— Le crois-tu, petite Sourire ?

— J’en suis sûre. Tout à l’heure, le volet de leur cellule, qui est juste en face de la nôtre, le volet s’est entr’ouvert, et j’ai aperçu le visage du barbare, — elle se reprit vivement, — du Français.