III
LIBERTÉ RELATIVE
Haïphong, le grand port du Tonkin, s’étend, à vingt milles de la mer, dans les plaines basses avoisinant le confluent du Cua-Cam et du Song-Tam-Bace, deux principaux bras du delta, par lequel le fleuve Rouge (Song-Coï) se déverse dans la mer.
Sur les rives se développent capricieusement les faubourgs indigènes, encerclant la ville européenne et chinoise, concentrée dans l’îlot triangulaire formé par le Cua-Cam, le Song-Tam-Bac et le canal Bonnal.
Le crépuscule commençait.
À l’extrême pointe de l’île, un homme se promenait seul.
Il regardait le Cua-Cam que le jour baissant teintait de gris, et sur lequel se détachaient, en formes sombres, les balises, bouées indiquant le chenal navigable qui relie la ville à la rade maritime de Hon-Dau.
Maintenant, des feux commençaient à s’allumer, indicateurs nocturnes des passes venant suppléer les signaux de jour.
Le promeneur eut un geste d’impatience :
— Par le Dragon Noir, ce coquin ne viendra donc pas !