inepte peut-être, mais c’est ainsi. Sans le sou je resterai, car je n’admettrais pas d’être payé pour n’avoir pas trahi.
Doucement, la porte d’Emmie s’était entre-bâillée. La frimousse mutine de la fillette se montra une seconde, juste assez pour que la mignonne eût le temps d’adresser du bout des doigts un baiser discret à son cousin. Évidemment, elle partageait sa manière de voir.
— Ce qui me semble acquis, fit-il, c’est que vous ne doutez plus de mes paroles ?
— Non, en effet…
— Voilà qui est bien répondu. Dès lors, nous agirons d’accord.
— Que prétendez-vous exprimer ainsi ?
— Procédons avec ordre, reprit l’agent sans répondre directement à la question. Le vêtement incriminé est enfermé dans votre valise…
— Laquelle est elle-même dans mon ex-cabine, à bord du Shanghaï.
— Très bien ! Or, vous avez télégraphié au capitaine de la déposer à Port-Saïd, à la tente des Messageries Maritimes.
— Vous le savez, s’exclama Tibérade avec stupeur.
— Cela tombe sous le sens ! Je vous ai rencontré tout à l’heure au télégraphe. Vous ne pouviez pas y être pour autre chose.
— C’est vrai, au fait.
— Eh bien, quand vous serez rentrée en possession du pantalon, remettez-le-moi !
— Il faut aller à Port-Saïd ?
— Je vous y accompagnerai.
— Et puis…
Marcel hésita une seconde, mais prenant son parti, il continua :
— Il y a autre chose.
— Ce vêtement ne m’appartient pas…
— Service de la République Française, commença l’agent d’un ton emphatique…
— Ta, ta, ta… Il n’y a pas de république qui tienne. Dans mes mains, ce vêtement est un dépôt. Je suis