La porte s’ouvrit aussitôt, et la pseudo-domestique se trouva en présence de la jeune fille.
Celle-ci, déjà prête à sortir, vint au-devant d’elle.
— J’espère que je n’ai pas trop abrégé votre repos, dit-elle avec la bonne grâce qui la caractérisait. Au surplus, de pareilles fatigues vous seront épargnées désormais… si toutefois vous acceptez la proposition que je vous veux faire.
— Une proposition ? balbutia Pierre, interloqué par cette entrée en matière.
— Oui, quelques mots d’abord pour vous expliquer la façon un peu inhabituelle dont j’ai procédé.
Et prenant affectueusement la main de la fille de chambre supposée :
— Voyez-vous, Véronique, je… je désire que qui me sert ne souffre pas de son travail, et pour cela, je tâche d’être aimée de ceux qui vivent à mon service.
— Mademoiselle force l’affection, murmura Pierre, encore qu’un sourire fugitif montât à ses lèvres.
— D’autre part, je veux que mes serviteurs soient dignes de l’intérêt que le leur porte. Ma femme de chambre surtout, dont l’existence côtoie plus spécialement la mienne…
— Je conçois cela.
Pierre avait jeté ces trois mots pour dire quelque chose. Sika reprit aussitôt, l’air ravi :
— Alors vous comprenez qu’avant d’engager une personne pour remplir cet emploi, je tienne à l’étudier, à la connaître.
— Sans doute. Seulement Mademoiselle me fait l’honneur d’une confidence dont je ne devine pas le but.
La fille du général se laissa aller à un rire argentin.
— Attendez. Tout va s’éclaircir pour vous. Vous croyez sans doute que le Mirific-Hôtel vous a admise dans son personne], à cause de vos excellents certificats ?
— Ma foi…
— Vous vous trompez. Malgré vos références, on ne vous aurait pas prise ; l’administration du Mirific