Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/184

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— Je l’ai compris trop tard ; seulement pouvais-je supposer que ce galopin…

— Vous lui avez confié des valises consignées ? interrompit sévèrement Midoulet.

— Non pas confiées, monsieur. Cela je ne l’aurais fait à aucun prix. On connaît son devoir. Le drôle s’est borné à me demander licence de vérifier le contenu de vos bagages.

— Et vous l’y avez autorisé ?

— Rien dans nos règlements ne s’y opposait. Le fourbe, du reste, aurait inspiré confiance à tout autre. Il avait en mains une liste des objets vous appartenant…

— Mais vous nous contez là des choses fantastiques !

M. Dolgran secoua la tête d’un air lugubre :

— Plus encore que vous ne le croyez. Le drôle, je l’appelle le drôle, faute d’un autre nom à lui attribuer. Le drôle avait les clefs…

— Les clefs ? se récrièrent en chœur Uko et Tibérade, fouillant instinctivement dans leurs poches.

Et tous deux, avec un soupir de satisfaction, se tournèrent de nouveau vers le chef de service, affirmant d’un air triomphant :

— J’ai les miennes.

— Les miennes, les voici.

M. Dolgran empoigna sa tête à deux mains.

— Vous les possédez, je n’y contredis pas. Eh bien, le gamin les possédait, aussi… à tel point qu’il a ouvert les valises ; il les a laissées ouvertes même, après avoir jeté un vêtement par la fenêtre à un complice en automobile.

Commencée ainsi, l’explication s’embrouilla. Cinq minutes après, le général, Marcel, Midoulet, n’avaient pas encore compris que le pantalon gris de fer avait été enlevé, mais ils étaient arrivés à l’exaspération.

Ils hurlaient de colère. M. Dolgran, assourdi par leurs clameurs, finit par murmurer :

— Veuillez me suivre, je vous montrerai les bagages.

Au bas de l’escalier, le groupe enfiévré par le mystère dont il se sentait enveloppé, dut se ranger pour