Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si je vois une blonde, je la préviendrai à tout hasard ; et si besoin en est, je la défendrai !

On dit qu’une bonne action est toujours récompensée. Cela est souvent vrai, peut-être ; mais toujours constitue sûrement une allégation hasardée.

Dans l’espèce notamment, alors que Marcel prenait sa chevaleresque résolution de protéger une inconnue, un personnage trop connu, dont il espérait être enfin débarrassé, allait se manifester de nouveau, et cela, dans des conditions bien plus dangereuses que par le passé.

La fausse Véronique s’approcha du jeune homme ; avec la politesse cauteleuse des domestiques, elle lui demanda :

— Pardonnez, monsieur : mais il parait que nous allons atteindre Beyrouth dans une petite heure.

— Oui, il paraît. 

— Bien. M. le général Uko, ni Mlle Sika n’ont encore paru ce matin.

— Je le constate comme vous, Véronique.

— Et je voudrais vous prier de les avertir du prochain débarquement Ainsi ils sortiront de leurs cabines, et je pourrai rapporter leur réponse à ma patronne actuelle, mistress Robinson.

Tibérade leva les sourcils en accents circonflexes, ce qui, nul ne l’ignore, constitue la mimique de l’interrogation mélangée de surprise.

La camériste sourit d’un air gêné, puis avec un effort que les paroles ne justifiaient point :

— Oui, mistress Robinson, au moment de descendre à terre, où vraisemblablement elle perdra de vue ses… obligés, ne veut pas leur infliger le déplaisir de ne pas accepter leurs remerciements. Elle m’a envoyée pour leur demander s’ils jugeaient le moment propice à la présentation.

— Ah bon ! je comprends, s’exclama Marcel sans prêter attention au trouble évident de son interlocutrice. Vous n’osez déranger mes amis, et vous pensez que j’aurais moins de timidité.

— C’est tout à fait cela ; j’en demande pardon à Monsieur.

— Je me rends à leurs cabines, assuré de leur être