ment des spectateurs, les syllabes incompréhensibles d’un idiome inconnu.
— Mavarçavel ! C’avest mavoi !
— C’est elle ! répéta le jeune homme, le visage radieux. C’est elle.
Et il cherchait de tous côtés la fillette qui venait de lui révéler sa présence.
— Elle parle donc javanais, s’exclama Véronique, qui, elle aussi, s’était levée et considérait l’assistance.
Javanais ! Oh ! ce javanais-là est un article de fantaisie parisienne. Il n’a rien de commun avec le langage parlé par les indigènes de Java, de Sumatra et des îles malaises.
Il s’obtient en intercalant le vocable av dans chaque syllabe des mots.
Exemple : Marcel fera Mavarçavel.
— Évidemment, elle a choisi cette forme baroque, pour que ses paroles, soient comprises de moi seul, murmura le jeune homme ; seulement où se tient-elle ?
— Oui, oui, où est-elle ? répétèrent ses amis Uko et Sika.
— Où est-elle ? redirent mistress Robinson et même la soubrette Véronique.
Comme une réplique à la question, la voix laissa tomber l’indication :
— En l’air, au bout d’un fil !
Tous levèrent les yeux et, soudain, ils remarquèrent que l’un des enfants ailés, tout en exécutant sa chorégraphie aérienne, se livrait à une télégraphie de gestes incontestablement dirigés vers la partie du cirque qu’ils occupaient. Sika prononça :
— La voici…, là…, la quatrième du troisième rang.
— En effet, nous la voyons à présent.
— Mais comment figure-t-elle parmi ces enfants ? Par suite de quels événements ?…
La question fut interrompue.
Sans doute, la fillette avait compris que ses amis l’avaient reconnue, car son organe clair résonna de nouveau :
— Tout à l’heure, disait-il toujours dans cet incroyable javanais de Paris, après la représentation, venez au bureau de la direction ! Il suffira de payer la casse !