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Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/288

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— Avec vous !… gronda Célestin, exaspéré.

Elle se pencha vers lui et lui glissa à l’oreille :

— Et avec le pantalon, monsieur Midoulet, que vous ne serez pas fâché de tenir, quand je l’aurai subtilisé aux Arabes.

Il y avait chez elle une telle assurance que tout fut réglé ainsi qu’elle l’avait décidé.

Une demi-heure plus tard, Tibérade et le père de Sika, montés sur d’excellents chevaux, quittaient le campement des Arabes, non sans avoir échangé des adieux reconnaissants avec le digne cheik Ali-ben-Ramsès.

Emmie les accompagna à quelque distance. Au moment de les quitter, le général, qui chevauchait pensif, ayant murmuré :

— Ce satané Midoulet me tracasse. Il voudra à toute force que vous lui livriez le pantalon ; et alors… alors…

— Alors, général, soyez tranquille, il ne l’aura pas, parce que je ne veux pas le lui remettre.

Et l’interlocuteur de la fillette, esquissant un geste dubitatif, elle reprit :

— Je vous dis que je ne le veux pas. Faut-il ajouter que, cette nuit même, le vêtement mikadonal et son porteur, moi dans l’espèce, serons à une distance bien supérieure à la longueur du bras du seigneur Midoulet.

— Quoi, vous espérez le laisser ici ?…

— Je n’espère pas, monsieur le général, je suis sûre ; car il faut tout vous dire, à vous, j’ai trouvé le moyen de le laisser engagé au bon cheik Ramsès.

— Mais il vous rejoindra aisément à Beyrouth !

Cette fois, la fillette pouffa, de rire, sans souci de l’irrespect de cette manifestation. Enfin, elle répliqua :

— Cela m’étonnerait fortement s’il me joignait à Beyrouth, car j’ai, moi, l’intention de vous rattraper sur la route de Bassorah !

Les deux hommes la considéreront avec admiration ; à chaque instant, la gamine les stupéfiait par sa présence d’esprit jamais en défaut.

Voici que maintenant elle avait songé à donner des indications fausses en présence de Midoulet. 

Et l’espion