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Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/348

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naise ainsi qu’une musique, qu’un chant de délivrance :

— Sika ! Ma fille chérie, courage !

Elle lève la tête. Appuyée aux grilles, elle aperçoit le général, les yeux fixés sur elle. Il lui montre sa carabine, qu’il braque entre les barreaux de fer sur les fauves inquiétés par les paroles prononcées, par l’apparition soudaine de tant de personnages inconnus.

— Mon père ! mon père ! gémit doucement la victime d’Ahmed.

Dans un mouvement de tendresse, les doigts de Sika semblent effleurer ses lèvres, lancer dans l’espace un baiser de reconnaissance.

Dans ce mouvement, elle distingue un nouveau personnage.

Midoulet… Midoulet est, lui aussi, le long de la grille supérieure, lui aussi est armé. Il a conscience d’être reconnu et, pour la captive autant que pour ses libérateurs, il déclame brandissant sa carabine :

— Et moi aussi, bonjour, mademoiselle !

Il continue :

— Moi-même, que vos amis ont un peu légèrement abandonné dans le ravin d’El Gargarah. Mais je vous suis très attaché ; aucune peine ne m’a rebuté dans mon désir de vous rejoindre. Je m’en félicite d’autant plus que, grâce à mon obstination, je puis coopérer à votre salut.

Uko, Tibérade fixent sur l’agent des regards effarés. Ils ne l’ont pas remarqué à leur débarquement à Bassorah ; pas davantage durant la traversée de la ville. Ils ne l’ont pas vu se glisser derrière eux dans le palais, par la petite porte de la rue des Médressés, laissée ouverte par Emmie. Aussi son apparition prend-elle pour eux une allure fantastique qui les rend incapables d’exprimer leur surprise.

Cela amuse l’agent. Il continue d’un ton jovial :

— Quelle aventure ! Une moderne et élégante jeune fille enfermée, comme Daniel, dans la fosse aux lions des récits bibliques. Est-il permis de conserver une tradition aussi stupide, aussi peu convenable ?

Il reprend haleine avant de conclure :