Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/423

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connaisse la supercherie de Bassorah, provient uniquement de la dualité, voulue par toi, du vêtement diplomatique.

— Et après ?

— Dans le faux échantillon, on ne pouvait rien découvrir.

— Évidemment Seulement, affirmerais-tu que le véritable contient l’énoncé calligraphique d’un secret ?

— Dame, non. Quoique ce soit possible.

— Mais le contraire l’est tout autant ; car enfin tu n’y as rien relevé d’anormal, toi.

— Ceci, je le reconnais, est exact, tout à fait exact.

— Alors, la logique de M. Midoulet peut s’appliquer au vrai colis mikadonal, aussi justement qu’au faux. Donc, ne te mets pas martel en tête…

Et gaiement :

— Songe seulement que l’exquise Sika s’est mise Marcel en tête et ne la néglige pas trop.

L’Interlocuteur de la fillette pâlit. On eût cru que tout son sang venait de refluer à son cœur.

Sa voix se fit douloureuse pour murmurer :

— Ne parle pas ainsi… Le rêve impossible doit être écarté.

— Impossible ! s’écria-t-elle. Tu es fou. Tu as fait tout ce qu’il était nécessaire pour te rendre inoubliable. Monsieur se dévoue, Monsieur saute dans la cage des lions, il avoue par ses actes consentir à devenir bifteck, si la mignonne Sika subit elle-même cette métamorphose. Son père t’appelle son fils, et elle, fille respectueuse, si après cela, elle n’avait pas de cœur… et elle en a ; elle me l’a dit.

— Mais sa fortune ?

— Tu n’y pensais pas devant les lions ; et elle et son père t’ont dit en toutes lettres qu’ils n’y pensent plus devant toi.

Le temps passait cependant.

Sika et le général vinrent rejoindre les deux Parisiens. Évidemment, on approchait de Tamatave, but de la navigation.

Des barques, des bateaux de commerce, croisaient fréquemment la marche du croiseur, annonçant ainsi le voisinage du port.

Puis la ligne des lagunes s’interrompit.