Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/426

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Le pantalon de Marcel s’est déchiré de la ceinture aux jambes. Le fond, s’ouvre ainsi qu’une croisée… et, par l’ouverture, apparaît le vêtement diplomatique que l’autre dissimulait jusque-là.

Lydia prononce :

— Voilà ce que je vous disais, monsieur Midoulet.

Emmie a suivi le drame. Elle a un cri éperdu :

— Marcel !

Mais Midoulet lui coupe la parole.

— Taisons-nous, dit-il. Ah ! il y a une seconde édition gris fer !

Et les dents, serrées :

— C’est pour cela que je n’ai rien découvert de suspect dans celle qui m’a été confiée. Vous avez cru me rouler. Heureusement, l’Angleterre veillait aux côtés de la France !

Il a un geste reconnaissant à l’adresse de Lydia, de Pierre, qui rient à qui mieux mieux, et à son tour, il se précipite sur l’échelle, avec, l’intention visible de rattraper Tibérade.

Celui-ci, dont l’attention a été appelée par le choc, par l’appel de sa petite cousine, comprend le mouvement et, à toutes jambes, s’élance dans la direction des docks.

Il a de l’avance : elle s’augmente encore du fait d’une chute que Midoulet, dans sa hâte, effectue en route.

Marcel disparaît parmi les bâtiments des docks.

Mais les matelots, l’officier, suivent l’agent français.

À leurs clameurs, les postes de douane et de gardes sakalaves, échelonnés sur les quais, s’ébranlent à leur suite. Tous s’engouffrent dans les docks, criant, vociférant.

— Marcel est perdu ! gémit Emmie.

Non ! le fugitif a eu une inspiration géniale. Le hall, dans lequel il s’est jeté au hasard, est rempli de fûts empilés les uns sur les autres jusqu’à la toiture.

Et cette toiture est percée de lucarnes.

Que le fuyard en atteigne une, il se hissera sur le toit et pourra gagner le sol du côté de la ville, échappant ainsi à ses poursuivants ; car toutes les portes des docks s’ouvrent sur la mer.