Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/53

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me réjouir. Vous êtes tout à fait l’homme que je cherchais.

— Que vous cherchiez ?

— Ma foi, oui : je vous crois fidèle, dévoué ; j’ai besoin de cela. Vous, vous avez besoin de gagner la forte somme. Un échange dans ce double sens nous sera agréable à tous deux.

— Voilà qui est bien parlé. S’écria Emmie, à qui il coûtait d’être restée si longtemps en marge de l’entretien.

— Voulez-vous être riche ? reprit Uko avec un geste aimable à l’adresse de la fillette.

— Cela ne se demande pas, affirma-t-elle sans hésiter.

— Et vous, monsieur Tibérade ?

Le cousin de la « petite souris » marqua une hésitation.

— Cela dépend…

Mais son interlocuteur lui serra la main de nouveau, en murmurant :

— À la bonne heure. Voilà l’hésitation d’un honnête homme… Cela dépend, alliez-vous dire, de ce qu’il faut faire.

— En effet. Non que je doute, monsieur…

— Bien, bien ; vous ne doutez pas, seulement vous seriez ravi d’être renseigné. Ceci est trop naturel, et si vous consentez à m’accorder quelques instants d’attention…

— Je ne perdrai pas une de vos paroles.

Le général approuva du geste, il se recueillit une minute, qu’Emmie mit à profit pour aller s’asseoir auprès de Sika, qui écoutait, une buée rose répandue sur son visage ambré disant avec quelle émotion elle suivait la conversation.

La jeune fille et la fillette échangèrent un regard. Elles se sourirent, et Emmie murmura, si bas que seule l’intéressée put l’entendre :

— Vous êtes gentille tout plein.

Mais toutes deux se figèrent en une attitude attentive. Le général parlait de nouveau.

— J’ai parié avec un compatriote. L’enjeu est