Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/63

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conde classe, où sa place était retenue, quand du compartiment voisin de celui du général, sortit la charmante mistress Honeymoon.

— Eh bien, interrogea-t-elle curieusement, dans quelle valise ?

Là pseudo-soubrette eut un geste désolé.

— Je ne sais pas. Il faut qu’ils aient repris leur fameux colis dans l’après-midi, car au moment du départ, ils ne sont même pas entrés à la caisse du Mirific.

— Ils se défieraient donc ?

— C’est bien possible, quoique je ne puisse l’affirmer.

— Possible, non, mais certain, — et entre ses dents, la sémillante Anglaise soupira : — Les entreprises stupides du sieur Midoulet leur ont donné l’éveil. Ah ! le maladroit !

Mais le sourire reparut sur sa physionomie gracieuse :

— Bah ! fit-elle, je suis leur voisine. La nuit est longue et le chloroforme rapide. Je vérifierai leur bagage.

Elle conclut d’un ton de bonne humeur :

— Allez dans votre place, monsieur Pierre, et dormez confortablement. Tout ceci n’est point de votre faute.

Elle avait disparu dans son compartiment. Pierre demeurait sur place, agréablement impressionné encore par la voix harmonieuse de la charmante Anglaise.

Soudain, une voix assourdie prononça à son oreille :

— Savez-vous ce qu’ils ont fait du paquet ?

Il sursauta. Midoulet était devant lui.

Ah ! celui-là lui faisait peur. Avec Mrs. Honeymoon, il se sentait en confiance ; tandis que l’agent français lui était tout à fait antipathique.

Seulement, sa situation fausse l’obligeait à cacher ses sentiments. Aussi mit-il Célestin Midoulet au courant du résultat négatif de sa surveillance.

L’agent gronda des menaces, puis rudement :

— Va te coucher, ma fille. Je saurai cette nuit ce