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Page:Ivoi - Le Message du Mikado.djvu/95

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Marcel à accepter le modus vivendi que nous avons décidé Mlle Sika et moi. Elle est charmante, Sika ; Marcel est le plus brave cœur du monde. Seulement, si je ne m’en mêlais pas un peu, ils continueraient à se regarder en chiens de faïence. Or, moi, je veux que ces chiens deviennent des tourtereaux. Hé donc ! chacun comprend la zoologie à sa façon.

Et pfuit ! elle se laissa glisser sur la rampe, jusque dans le couloir des cabines.

Cinq minutes après, elle ramenait triomphalement sur le pont son cousin Tibérade, et apercevant à l’arrière Sika, qui s’entretenait avec le général, elle entraînait le jeune homme vers eux.

Une présentation en règle suivit. Véritablement, le passager le plus méticuleux n’eut pu en conclure que les intéressés se connaissaient avant cet instant.

Par exemple, quand on se fut mis en règle avec les précautions nécessaires, la fillette prit le bras de sa « nouvelle amie », et déambulant sur le pont, tandis que les deux hommes s’entretenaient ensemble, elle murmura :

— Sika, êtes-vous sûre de votre fille de chambre ?

La Japonaise marqua un geste surpris.

— De Véronique ?

— Oui, c’est bien d’elle qu’il s’agit.

— Pourquoi votre question ?

— Parce que, tout à l’heure, je l’ai surprise en grande conversation avec un jeune gentleman, passager de première.

— Elle ?

— Et ajouta la petite souris, ce gentleman est tellement gracieux et charmant que…

— Achevez, je vous prie, demanda la fille du général, impressionnée par la suspension de la phrase de son interlocutrice.

Celle-ci plaisanta :

— Après cela, je n’affirme rien ; mais j’ai pensé que « ce monsieur » pourrait devenir une « madame » sans difficulté.

Et les jeunes filles, s’étant considérées un moment, la Japonaise reprit :

— Je vais interroger Véronique.