Page:Ivoi - Le Radium qui tue.djvu/12

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dant pas dépenser votre temps à entendre développer les raisons de ma gratitude. Mon récit vous fera comprendre à quel point je vous serai redevable si…

Elle s’interrompit, secoua la tête, puis d’un accent plus net :

— Je commence donc. Mon nom, Fleuriane Defrance, vous est connu, je pense.

Dick Fann inclina la tête et dit :

— Fille de Catulle Defrance, syndic de l’Association mondiale du commerce des pierres précieuses, Canadien de nationalité, grand chasseur de fourrures, car il disparaît pendant des mois, signalé de temps à autre de l’Alaska à l’Araucanie, de la Sibérie au Thibet… Réputation universelle de probité et d’intelligence.

La jeune fille souriait à ce portrait de son père.

— Ajoutez, fit-elle, admirateur convaincu de sir Dick Fann.

Et arrêtant l’interruption prête à jaillir des lèvres de son interlocuteur :

— Laissez-moi parler, ce n’est pas un compliment, mais bien une constatation nécessaire, vous le reconnaîtrez à l’instant. Donc, grand admirateur de sir Dick Fann, docteur en droit, docteur ès lettres, docteur ès sciences, qui, toutes les carrières ouvertes à son savoir, a choisi celle de détective amateur et s’y est classé en deux années au-dessus de tous les autres. C’est précisément pour cela, reprit Fleuriane après un court silence, qu’en ce moment, seule en Europe et très effrayée, je viens solliciter l’appui de sir Dick Fann.

Il laissa tomber ces mots :

— Question de vie ou de mort ?

Elle répliqua :

— Oui.

Les yeux du détective amateur se fixèrent sur Fleuriane avec une acuité pénétrante.

— Vous devinez ma nature, mademoiselle. Le choix que vous rappeliez à l’instant, indique l’amour de la lutte, la surexcitation produite par tout problème défiant ma sagacité. Donc, disposez de moi.

— Je vous remercie.

— Point. Votre démarche trahit l’intérêt que doit présenter l’affaire. De plus, certains indices démontrent le trouble profond où vous êtes : l’indécision de votre regard à l’ordinaire plus assuré ; votre broche