che n’est pas commode, la nuit, à travers ces massifs forestiers.
Un nouveau quart d’heure s’écoula encore. Enfin, Dick Fann frappa sur l’épaule de son jeune compagnon.
Celui-ci le regarda avec surprise.
— Écoute, M. et Mlle Defrance vont être mal logés…
— Dame, on peut le dire, quand on vous met en prison… meublée.
— Mais au moins, ils seront à l’abri des coups de Larmette. Les geôliers les garderont captifs ; mais ils les garderont aussi contre les tentatives criminelles du dehors. En ce moment, il nous faut relever une piste. Celle du complice de Larmette, qui s’en va chargé du radium volé. C’est à l’endroit où il le déposera que reviendra fatalement le joaillier. C’est là que nous devons l’attendre et le prendre. Cosaques, gens de police, nos chers prisonniers, le coquin Larmette, sont trop loin à présent pour que notre moteur leur apprenne notre présence. À l’œuvre, petit Jean !
Il n’avait pas achevé que l’automobile se mettait en route.
C’était une machine de tourisme, douze chevaux, prêtée au détective par Argata Gratamoff, directrice de l’Institut des Nobles Barines.
À toute vitesse, la voiture parcourait la route, s’éloignant des coteaux boisés de Bjorsky. À gauche de la voie, s’ouvraient des vallons parallèles, séparés par des coteaux de faible hauteur.
Au troisième, Dick Fann commanda :
— Stop !
Et, l’automobile immobilisée, il sauta lestement à terre.
— Attends-moi ici, petit. Je vais relever les traces du complice, porteur du radium.
— Bon, il vaudrait peut-être mieux que j’aille avec vous.
— Je te remercie, Jean. S’il y avait péril, sois sûr que je t’emmènerais. Mais ma conviction est que je ne rencontrerai personne. Il y avait ici un complice de toute confiance, employé en apparence aux carrières, chargé en réalité de veiller sur le dépôt du radium. Larmette, sachant le dépôt menacé, a donné à cet homme mission de le transporter ailleurs. Où ? Voilà ce qu’il importe de savoir. Le joaillier accompagne les cosaques, son second s’éloigne avec le précieux métal. Qui de deux retire deux, reste à zéro. Je ne trouverai personne sur ma route.