Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/294

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Celui-ci lut à haute voix :

« Oraï. — Relais de Bayarama. — Urgent.

« Cousins poursuivent, — Automobile très rapide.

« Darnaïl. »

Un concert d’exclamations suivit.

— Tout s’explique !

— Averti par dépêche, Oraï a quitté la route, pour se jeter dans des chemins de traverse !

— Il sera difficile de le retrouver !

— Erreur ! Nous avons une supériorité de vitesse telle qu’un emballage de quelques kilomètres sur chacune des routes que nous rencontrerons nous permettra de reconnaître celle à suivre, sans augmenter l’avance des fugitifs.

— Ne perdons cependant pas un instant.

— En route ! En route !

Entrés en coup de vent, les Européens sortirent en rafale, non sans que Morlaix, pince-sans-rire à ses heures, eût jeté au commis, encore tout interloqué :

— Télégraphiez au Résident ; maintenant, cela ne peut plus nuire.

Au pas de course, ils regagnèrent le relais, escaladèrent l’automobile, se casèrent tant bien que mal, tandis que le mécanicien, brièvement mis au courant, actionnait sa machine.

Seulement, chacun s’aperçut bientôt que l’on avait assumé une lourde tâche.

Java est le pays du monde qui possède le réseau de routes le plus complet.

À chaque instant, des chemins s’embranchaient sur la voie de Samarang. Très bien entretenus, ils se prêtaient au roulement, mais leur fréquence, la nécessité de détours incessants s’opposaient à la marche en grande vitesse.

Une fois dans ces avenues latérales, l’auto filait jusqu’à la première agglomération.

Là, on questionnait les habitants. Avaient-ils vu un équipage avec tels voyageurs ? Sur leur réponse négative, on revenait à la route de Samarang, pour se livrer à un nouveau crochet, quelques centaines de mètres plus loin.