Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/319

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— N’ayez pas peur, au moins, mademoiselle Lisbeth.

— Auprès de vous, je n’aurai jamais peur… mais mon père.

— Eh ! nous lui dirons ce qui est vrai. Nous nous sommes perdus… Nous allons faire de notre mieux pour nous retrouver, et puis, au fond, nous savons que tous les reproches porteront à faux, par le fait que vous n’accorderez jamais votre main à M. Niclauss.

— Oh ! cela, jamais.

— Et que, d’autre part, conclut Morlaix, vous, l’accorderez à moi.

Elle baissa les yeux sans répondre.

— Oh ! fit-il, il importe de me fixer sur ce point, car si je n’étais pas votre fiancé, je ne saurais vous approuver. 

À cette réflexion baroque, la jeune fille se prit à rire. Elle tendit la main à son interlocuteur.

— Je vous la donne puisque vous l’exigez. Sans cela, vous seriez capable de m’abandonner toute seule au fond de ce bois.

— Alors, c’est par prudence, je n’en veux pas.

— Comment donc faut-il vous l’offrir ? 

— En toute confiance.

La petite main se tendit de nouveau et Lisbeth murmura avec un doux tremblement de la voix :

— Comme si vous ne saviez pas qu’elle vous appartient ainsi depuis toujours.

Morlaix la porta à ses lèvres.

— Je scelle le pacte. Et maintenant, ma chère fiancée, tâchons à retrouver notre chemin.

Mais cela était plus aisé à dire qu’à faire.

Les sentiers se montraient toujours semblables.

Les ombres des arbres continuaient à s’allonger, et les cimes se nuançaient de teintes rouges indiquant l’approche du coucher du soleil.

Il fallait se décider de suite et la décision semblait terriblement embarrassante à prendre.

Lequel des sentiers était le bon ?

Une minute s’écoula dans un silence anxieux.

Enfin le jeune homme secoua la tête :

— Toutes ces « passées » s’ouvrent dans la direction que nous devons suivre.

— Oui, sans doute.