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CHAPITRE VII

LES REDOUTES DE MARIVELES


— Alors, miss Daalia vous êtes inquiète du sort de ces personnages ?

— On le serait à moins, capitaine.

— Je n’y contredis pas. Dans ce chien de pays, où tout indigène est un ennemi, je ne saurais blâmer votre anxiété.

Ces paroles résonnèrent sur le talus gazonné de la redoute de Mariveles qui défend la pointe nord du goulet de la baie de Manille.

De ce point élevé, on distinguait, en face, les batteries de l’île du Corregidor, jetée par la nature au milieu de la passe, et plus au sud, la pointe rocheuse de Ternate, couronnée, elle aussi, par des retranchements.

À droite, l’Océan s’étendait jusqu’à l’horizon.

À gauche, c’était la baie aux eaux bleues, échancrée par les estuaires d’innombrables ruisseaux, cerclée de hauteurs boisées au pied desquelles apparaissaient, tels les grains d’un collier, les villages, bourgades, cités de Naig, Santa Cruz, Novelata, Cavidad et Cavite à l’extrémité d’une étroite presqu’île, Bacoor, Esteros, Manille, San Jose de Navotas, Polo, Bulacan, Mabatan, Balanga, Pilar, Orion et Mariveles.

Mais les causeurs ne semblaient prêter aucune attention au paysage.

L’un était un officier, de l’armée américaine, le