Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/323

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capitaine Stiggs, commandant des ouvrages défensifs du goulet, les deux autres étaient les invitées de Mrs. Stiggs, et Albin, s’il avait été là, eût reconnu en elles Daalia et Rana qui, de Batavia, avaient gagné Manille depuis quelques jours déjà.

La fille de l’oncle François semblait nerveuse, agitée.

— Oui, capitaine, reprit-elle, je vous ai conté, ainsi qu’à Mrs. Stiggs, par suite de cruel vœu stupide, je le reconnais, hélas, j’ai été amenée à quitter mon père, à gagner Batavia. Là, la fièvre m’a terrassée, ce jeune homme m’avait presque devinée…

Yes, sir Albin.

— Justement. S’il s’était trouvé en ma présence, je n’aurais pu lui mentir… et si je lui avais dit la vérité…

— Les prêtres battas vous eussent égorgée, ce qui, miss, permettez-moi de le constater respectueusement, aurait été tout à fait regrettable.

La vieille Rana gronda :

— Ils m’auraient tuée avant elle……

— Oh ! fit flegmatiquement l’officier, avant ou après, cela ne modifie pas le résultat final.

— Mais, continua Daalia, Oraï veillait sur moi. Comment s’y prit-il, je ne sais, mais il décida deux étrangères à se cacher sous nos coiffures américaines, à partir avec lui pour Djokjokarta, entraînant à leur suite mes cousins. Que s’est-il produit à Djokjokarta, cela aussi je l’ignore. Toujours est-il que, de Samarang, Oraï me câble ceci :

« Samarang.

« Darnaïl a trahi en partie le secret. Restez invisible jusqu’à mon arrivée par le Jacinto.

« signé : Oraï. »

— Vous nous l’avez fait lire à Mrs. Stiggs et à moi-même.

— Oui… trahi le secret… ; mais alors mon rêve s’écroule… ; que lui dire, à sir Albin, si je le rencontre… ?  Ô vœu ridicule et mortel !

Mais secouant la tête :

— Quelle égoïste je suis. Je me lamente sur moi-