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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/383

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CHAPITRE X

L’HONNEUR D’UN SIMPLE


Au loin apparaissaient les feux de position d’un navire.

Antonio les désigna à ses compagnons.

— Le Varyag, croiseur cuirassé russe, qui vous emmènera tous hors de ce malheureux pays.

Et, comme ils regardaient, émus à la pensée d’être libres, loin du danger, le métis reprit :

— Vous m’attendrez ici. Je vais prier le capitaine d’envoyer un canot pour vous conduire à bord.

— Mais pour gagner le vaisseau ?

— J’ai été pêcheur de corail autrefois et je nage comme un poisson.

Sans attendre de nouvelles objections, le partisan se dépouilla de sa veste, de ses chaussures, puis s’avançant sur la grève, il entra dans l’eau.

Bientôt, il fut à la nage.

Sur une centaine de mètres, les Européens l’aperçurent encore fendant les flots. Après quoi la tête de l’homme se perdit dans les miroitements de la surface liquide et l’on ne vit plus rien.

Cependant, Antonio tirait sa coupe.

Il avait pu le dire sans exagération, il nageait comme un poisson. Sans effort apparent, la brassée large, d’une lenteur savamment calculée, il avançait rapidement. Les feux, de position du Veryag grossissaient de minute en minute, et la forme puissante du croiseur cuirassé devenait perceptible.