Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/382

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Elle était ravie maintenant. Rassurée par la présence du domestique ami, elle oubliait les chats sauvages et les serpents.

Puis, venaient les Anglaises, gémissantes et terrifiées, s’interrogeant mutuellement avec le fol espoir de parvenir à comprendre pourquoi, par quel enchaînement de circonstances, elles se voyaient sans cesse mêlées à des aventures inexplicables, et qu’elles avaient cru, jusque-là, susceptibles de se rencontrer seulement dans les romans appréciés de Daniel de Foë, de Walter Scott, de Fenimore Cooper ou de Mayne-Reid.

Fleck et Niclauss fermaient la marche. Eux aussi étaient préoccupés. L’apparition de Daalia, son entente subite avec Albin, l’ignorance des faits qui avait amené ce rapprochement, tout cela les inquiétait furieusement.

Ils se sentaient atteints dans leurs intérêts, et cette fois, l’homme d’affaires, si retors qu’il fût, n’entrevoyait aucun moyen de tourner la difficulté.

Il y a des heures où la duplicité elle-même fait trêve.

Tout à coup, les conversations s’interrompirent. La caravane venait de déboucher sur la grève de la baie San Benito, et, devant eux, les fugitifs apercevaient la mer calme, apaisée, que la lune partageait d’une large traînée d’argent.