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Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/424

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à Chefou, au cas où se produirait un événement imprévu ? N’a-t-il pas enjoint à Hao-Kin de l’aviser si les bâtiments russes annonçaient leur départ ? 

— Oui, toujours. J’avais même cru comprendre qu’il songeait à jouer quelque bon tour à ces navires.

— Qui l’auront mérité, car ils abritent ceux qu’a condamnés M’Prahu. 

Bon gré, mal gré, le sacrificateur dut s’avouer que cette discussion intérieure l’avait persuadé, et que son devoir lui était tracé trop clairement pour qu’il pût éviter de le remplir.

La tête basse, il prit congé du gouverneur, et, lentement, la poitrine serrée par une impression d’insurmontable tristesse, il se dirigea vers la maison du télégraphe.

Là, il rédigea cette dépêche :

« Chemulpo, 4 heures soir.

« Kuroki, commandant Nasaki, port de Chefou.
xxxx « Passagers Varyag pas débarqués. Restent à bord. Avertis de ce contretemps imprévu. Respects.

« Oraï. »

Ce libellé écrit avec soin, le sacrificateur le remit au préposé, demeura dans le bureau jusqu’à l’instant où son message eût été transmis, puis il regagna, pensif, le logis du gouverneur Hao-Kin.

Mais le soir, vers neuf heures, un gamin coréen, barbouillé, ébouriffé, se présenta au yamen, brandissant un télégramme.

Kuroki répondait à son correspondant :

« Soyez paisible. Il faudra se rendre à terre, ou bien s’enfoncer avec l’asile sous les eaux. »