adresser ses félicitations sur votre belle manœuvre.
Le capitaine du Varyag s’incline.
— Puis, savoir à quel moment vous vous proposez de tenter une nouvelle sortie ?
— Ah ! Il y tient ?
— Absolument, ne vous ai-je pas prévenu que vos navires doivent être détruits aujourd’hui même ?
Terribles sont les paroles que Kuroki prononce sans élever la voix.
Mais le courage aussi est à la hauteur de tous les sacrifices.
Du même ton voilé, le commandant du Varyag reprend :
— Il faut que tout soit terminé aujourd’hui ?
— L’amiral Uriu y tient à ce point qu’il bombarderait la ville si vous hésitiez.
— Aussi, je n’hésite pas. Je sortirai du port à trois heures.
— Bien. Déjà Kuroki se dirigeait vers la coupée, son interlocuteur l’arrêta :
— Un mot encore.
— Mes oreilles sont ouvertes.
— Vous nous condamnez, nous autres, Russes, soit ! Mais il y a, à mon bord, une jeune fille ; ne lui ferez-vous pas grâce ?
— Non.
— Quoi ? Vous me refusez de l’envoyer sur un des navires étrangers qui nous entourent ?
— Je refuse.
L’officier russe fronça le sourcil.
— Les marins japonais font donc la guerre aux femmes ? gronda-t-il d’un ton méprisant.
Mais Kuroki secoua la tête :
— Les fils du Mikado, dit-il gravement, se sont déclarés les défenseurs de toute la race jaune. Celle dont vous parlez a blessé les Malais battas. Elle doit leur être remise pour subir la peine qu’elle a encourue.
Et comme le commandant ouvrait la bouche, le Nippon lui coupa la parole :
— Pourquoi donner le vol à des mots inutiles ? Ce qui est décidé s’accomplira. Les Européens s’usent en phrases vaines, les Japonais agissent.
Sévèrement, il termina :