Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/44

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— Que tiens-tu donc à la main, ça me chatouille le cou.

Alors elle se souvient.

— C’est une lettre… Il faut que je te dise d’abord que des misérables…

— Je sais, je sais.

— Comment tu sais ?

— Oui, j’ai payé pour cela.

— Payé ?

Elle ne comprend pas.

Dans une seconde d’inquiétude, elle se demande si son père n’a pas perdu la raison. Mais il la rassure.

— J’ai payé ta rançon.

— Ah !

— Mais tu parlais d’une lettre.

— La voici. Ces gens m’ont priée de te la remettre.

Elle la lui tend. Il la prend, la décachette curieusement. Dans l’enveloppe, est un papier plié.

Il l’étale et lit :

« Reçu de M. Fleck, la somme de dix mille francs, que nous lui rendrons certainement un jour ou l’autre. »

Signé : A et B.

Au-dessous de la signature est tracé ce post-scriptum.

« P.-S. — Nous croyons devoir vous informer que Mlle Lisbeth n’a couru aucun danger, nous n’avions pas de poignard et nos revolvers n’étaient point chargés. Avec des braves, nous n’aurions pas réussi. Nous bénissons vos âmes timorées et vous remercions de nous avoir mis à même de faire une bonne action, d’en empocher une mauvaise et de rendre hommage à l’esprit de famille. »

La signification de ce factum restait de l’hébreu pour les Allemands, mais ce qui leur apparut clairement, c’est que l’on s’était outrageusement moqué d’eux.

Et dame cette constatation, surtout lorsqu’elle