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CHAPITRE III

OÙ APPARAIT LE JOLI GÉNIE DES COMPLICATIONS, Mlle DAALIA


La mer était d’un bleu vigoureux : azuré à la crête des vagues ; indigo dans le creux des lames.

Poussés par le vent, les flots s’avançaient en longues rides vers la côte ; mais, bien avant de l’atteindre, ils se déchiquetaient, en écumes argentées, sur les innombrables récifs, qui semblent placés là pour défendre la terre contre les fureurs du large.

Tout au loin, vers le nord, une sorte de buée gris perle s’appuyait sur l’horizon.

On eût cru un nuage léger, contrastant avec la limpidité du reste du ciel. Cette nuée représentait, pour les assistants, la côte de Malacca bordant le détroit auquel elle a donné son nom.

Bien qu’il fût à peine huit heures du matin, la chaleur se faisait déjà sentir, et le ciel commençait à prendre cette couleur bleu doré, qui semble être de la lumière fluide et reste invraisemblable pour les voyageurs du Nord, accoutumés à leurs cieux brumeux, où la clarté des jours d’été n’est que pénombre auprès du rayonnement de fournaise illuminant l’atmosphère autour de l’archipel Malais.

À l’abri de la vérandah d’une somptueuse habitation édifiée au sommet d’une colline, entourée de jardins dont les feuillages sont dominés par les pana-