de François Gravelotte, je respecte M’Prahu ! Quand j’épousai ta mère, noble fille batta, il fut convenu que le te ferais instruire dans la science d’Europe, et qu’elle t’instruirait dans la religion de M’Prahu.
— A-t-elle manqué à sa promesse.
— Non. Grâce à notre surveillance, tu es devenue une savante.
— Alors, père, pourquoi semblez-vous regretter votre engagement ?
— Je ne regrette pas.
— Pardon, mon père. Vous souvenez-vous de l’heure funèbre où maman ferma les yeux pour toujours ?
— Comment pourrais-je l’oublier ?
— Quelles furent ses dernières paroles : Daalia, en toute circonstance importante de ta vie, prends conseil de Miria-Outan, le grand prêtre vénéré de M’Prahu, et vous, François, vous qui avez tissé à la pauvre Malaise des jours de félicité, jurez-moi de vous conformer aux décisions du sage que je viens de nommer.
— J’ai juré sans hésiter.
— Alors, mon bon père, pourquoi qualifier aujourd’hui de folles imaginations de fillette, les choses nées de la grande sagesse de Miria-Outan ?
L’oncle François, c’était lui, pétrit nerveusement les accoudoirs de son fauteuil et grommela :
— Pourquoi ? Pourquoi ?
Elle se leva, légère comme un oiseau, enlaça son père de ses bras, et câline, persuasive :
— Vous le voyez, papa, vous ne savez que répondre ; je ne veux pas dire que vous avez tort, cela ne serait pas d’une fille soumise et respectueuse, mais je crois pouvoir affirmer que j’ai raison.
— Petite masque, fit le vieillard en riant.
— Oh ! masque… Un masque qui cache un cœur tout à vous.
— Oui, quand je dis comme toi, quand je t’obéis.
Elle prit une figure grave :
— Nous obéissons tous deux à maman.
Et avec pétulance, parlant vite de façon à décourager l’interruption :