Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/80

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Lorsque la voiture rentra dans la cour de la plantation Gravelotte, François, installé sous la véranda, salua sa fille par ces mots :

— Que signifie cette promenade dont je n’étais pas prévenu ?

Daalia sauta à terre, gravit précipitamment l’escalier couvert de verdures et rejoignant son père :

— Je vais vous le dire.

— J’écoute.

— Non, pas ici Père, daignez m’accompagner dans votre cabinet de travail.

François ne savait rien refuser a sa chère Daalia.

Il gagna avec elle la salle désignée, dont la jeune fille verrouilla soigneusement les portes.

Durant près d’une heure, tous deux demeurèrent enfermés, puis ils reparurent. Mais si un curieux s’était trouvé là, il eût entendu ces étranges répliques :

— C’est entendu, ma chérie, j’exigerai de Gavrelotten qu’il retire sa plainte.

— Et moi, père, dès demain, j’irai demander au sage Miria-Outan, grand prêtre de M’Prahu, de me relever de mon serment, car je le vois bien, vous aviez raison, et mon esprit romanesque n’a abouti qu’à nous lancer dans des complications inextricables.

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Hélas ! quand on s’est engagé dans une voie, il n’est pas toujours commode de revenir en arrière. Daalia en fit la douloureuse expérience.

Le lendemain, elle se rendit au temple de M’Prahu. Le grand prêtre Miria-Ouan la reçut avec bienveillance, mais quand elle lui eut exposé son désir de renoncer à demander à son fiancé les huit vertus du guerrier, il secoua la tête :

— Mon enfant, tu as prêté serment sur le livre sacré. Il n’est au pouvoir d’aucun humain de te dégager de ce serment.

— Quoi ? personne ?

— Personne.