illusion ? Ou bien « la baronne » répondait-elle par un message à celui que Campbell lui avait fait remettre le matin ? Il fallait en avoir le cœur net.
D’un pas rapide, le colonel courut à la porte donnant sur la place. Il l’entr’ouvrit et resta masqué par le battant. Presque aussitôt, Espérat, ramené par son mouvement de va-et-vient, se montra devant l’ouverture.
— Vous avez à me parler ? lança l’espion anglais.
Sans s’arrêter, le jeune homme répondit :
— Oui, mais je crains d’être vu entrant chez vous.
Sa marche l’emporta. Campbell dut attendre son retour, pour lui dire :
— Passez derrière la maison, je vous ferai entrer par la cour.
— Bien.
Vite, le commissaire des Alliés referma, traversa le logis de part en part, puis la cour où se dressait un puits à la poulie rouillée, et fit tourner sur ses gonds une porte vermoulue accédant à une ruelle obscure.
Une ombre se glissa par l’ouverture.
— Me voici, Milord.
— Bien. Suivez-moi.
Tous deux regagnèrent la pièce où le colonel se tenait tout à l’heure.
Alors l’Anglais s’assit, montra un siège au visiteur et prononça ces seuls mots :