Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/275

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Qui vous a nommé chef de bataillon ?

— Encore vous, Sire.

— Et vous vouliez faire tirer sur moi ?

— Oui, Sire, répond courageusement le commandant, pour n’être point parjure à ma parole.

— Rendez-moi votre épée.

Lessard obéit. Et l’Empereur, adoucissant son organe :

— Vous viendrez me la redemander à Lyon. Alors le sort du pays sera décidé, et vous pourrez, sans que votre conscience en souffre, conserver un brave soldat à la France.

Dire l’enthousiasme des assistants est impossible. Pour brocher sur le tout, on signale l’approche du régiment de La Bédoyère.

La garde elboise arrive de son côté.

Et Espérat restait là, de grosses larmes coulant sur ses joues, heureux jusqu’à l’extase du triomphe de l’homme génial auquel il avait voué sa vie.