Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/291

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Le curieux galopin avait réussi à joindre Milhuitcent ; il lui avait conté le départ de Lucile, confiée à la garde d’un laquais et du rebouteur Latrague, puis la fuite de d’Artin. De quelques mots surpris, il concluait que le comte avait dû se diriger sur Lille. La chose paraissait d’autant plus vraisemblable qu’aux dernières nouvelles, on avait appris que Louis XVIII, fugitif, s’était réfugié dans cette ville, et venait d’y promulguer sa fameuse ordonnance, chef-d’œuvre d’impuissance et d’impopularité, par laquelle il licenciait toute l’armée française, tous les corps s’étant rendus coupables de trahison envers la maison de Bourbon.

L’événement prouva que le gamin ne s’était pas trompé. À chaque relai, les voyageurs s’enquéraient. Partout on se souvenait de la jeune dame malade, accompagnée d’un petit vieillard et d’un domestique.

Par contre, personne n’avait remarqué d’Artin.