Page:Ivoi - Les Cinquante.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IX

Pourquoi la police était en mouvement.


Comment la force armée avait-elle été amenée à soupçonner la mystérieuse destination du Clos Noir ?

Au moment où maître Denis Latrague, enlevé par un inconnu à la barrière des Gobelins, arrivait dans la petite maison de la route de Montrouge, il avait remarqué, on s’en souvient, que, malgré qu’il fit grand jour, la chambre dans laquelle on l’avait introduit était éclairée par des bougies.

Il s’en était étonné.

Du regard il avait cherché la fenêtre. De forts barreaux se dessinaient derrière les vitres, et comme si cet obstacle avait paru insuffisant, d’épais volets pleins complétaient la clôture hermétique de la pièce.

— Ah ça ! prononça le rebouteur entre haut et bas. On dirait une prison.

Et ses yeux un tantinet effrayés interrogèrent le visage de l’homme qui continuait à le guider.

Celui-ci s’inclina et d’un ton léger.

— C’est en effet une prison, Maître Denis, mais une prison où l’on s’empressera de satisfaire tous vos désirs.

— Je suis captif, moi, alors ?

— Hélas oui. Mais je vous le répète, vos souhaits seront des ordres.

— Alors je souhaite sortir d’ici.

— Pourquoi demander la seule chose qui ne vous puisse être accordée.

— Parce que je ne désire que celle-là, hé donc !

L’inconnu sourit.

— Maître Denis, reprit-il d’un ton mi-grave, mi-badin. La politique a ses mystères, dangereux souvent, même pour un vieillard tel que vous.