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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/158

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leur enseigna à baisser les bords de leurs chapeaux, de façon à cacher leurs traits, leur remit leurs valises et deux billets de 1re classe pour Parahyba, dont il s’était muni dans l’après-midi.

— À présent, entendez-moi bien. Si l’on vous voyait sortir d’ici, les soupçons tomberaient tout naturellement sur nous demain, et l’on nous persécuterait. Il ne faut donc pas que l’on vous voie.

— Mais le moyen ? firent quatre voix aussi féminines qu’étonnées.

— Je vous l’indique. Au bout du couloir commence un escalier accédant à l’étage supérieur. Vous pouvez descendre de là sans inconvénient pour personne.

— Cela est clair, mais il nous est impossible d’y arriver.

— Erreur. Je sors, je vais, en flânant, au tableau électrique de l’hôtel. Je coupe la circulation. Chambres, couloirs sont plongés dans l’ombre. Vous en profitez pour vous glisser dans l’escalier. Je rallume au bout d’une minute. Vous descendez majestueusement et le tour est joué.

Huit mains reconnaissantes se tendirent vers lui. Jean les serra, puis d’un ton de commandement :

— Attention ! Je sors.

Déjà il était dans le corridor et le bruit de ses pas décroissait peu à peu.

Auprès de la porte légèrement entrouverte, les trois femmes attendaient anxieuses, le cœur palpitant.

Soudain elles eurent un léger cri. Avec la soudaineté de l’interruption électrique, l’obscurité s’était faite.

— Demonio ! glapit une voix gutturale.

C’était le policier du couloir qui manifestait sa surprise. Presque aussitôt d’autres jurons :

— Troun de l’air !

— Morbleu !

indiquèrent que Massiliague et Francis quittaient