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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/175

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LES SEMEURS DE GLACE

ciens ne rencontrèrent pas le mur, mais une porte épaisse bordée d’armatures de fer.

— Voilà, murmura Jean en la désignant du geste.

Les jeunes filles se rapprochèrent curieusement :

— Et vous croyez ?…

— Je suis certain. Ne vous ai-je pas raconté ?

— Si, mais cela semble tellement extraordinaire…

— Où prenez-vous cela ? Hier, alors que j’éteignais l’électricité afin de permettre la fuite de nos pauvres Anglaises, j’appris, en écoutant la conversation de deux marmitons, que, de ce côté, est adossé à l’hôtel, une maison qui, autrefois, faisait partie de ses dépendances. La maison a été vendue, mais la porte qui réunissait les caves — celle-ci — n’a pas été murée, et les employés de la fonda l’utilisent pour sortir la nuit, sans éveiller les soupçons du patron.

— Nous nous souvenons.

— De là mon plan, le drapeau jaune, tout. Nous allons sortir, nous embarquer, et demain, quand le digne Massiliague et ses amis seront libres de sortir, nous, nous aurons gagné la haute mer.

— Avec leurs bagages, acheva Mlle Roland en étouffant un éclat de rire.

— Bon, on les leur renverra du premier endroit où nous toucherons. Maintenant, s’agit de décider cette porte à s’ouvrir. Il faut appuyer sur la tête d’un des clous qui la garnissent. Cherchons.

Successivement l’ingénieur pressa les clous formant relief à la surface du bois. Au sixième, un déclic se produisit et l’huis s’entre-bâilla.

— En avant ! commanda, ça-Va-Bien.

Et il s’engouffra avec ses compagnes dans les caveaux de la maison voisine.

À une heure du matin, un steamer quittait lentement le port de Sao-Luis de Maranhao. Sur le pont, trois passagers regardaient les quais déserts, les jetées silencieuses. C’étaient les voyageurs.

Ils avaient déclaré au capitaine que Scipion Mas-