Aller au contenu

Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tu cherches, et je te la donnerai avec mon suprême adieu.

Un sanglot souleva la poitrine de Stella.

Bien résolue à arracher Ydna à la mort, elle ne pouvait s’empêcher de songer que les desseins humains sont à tout instant traversés par des circonstances imprévues, et que, peut-être, sa tentative aboutirait à l’insuccès.

— Ne pleure pas sur moi, fit lentement la prêtresse, je me serai remplacée auprès de toi…

Brusquement, Mlle Roland se leva. Elle sentait son secret monter à ses lèvres. Il lui aurait échappé si elle n’avait réagi.

— Qu’as-tu donc ? interrogea son interlocutrice.

Elle se contraignit à sourire :

— La chaleur est accablante ce soir. Permets que je rafraîchisse cet air embrasé.

Sans attendre de réponse, elle alla prendre le sac de peau, pu toute indigène enferme son bagage, et en tira un petit appareil de cuivre, reproduisant assez bien la silhouette d’une minuscule lampe à acétylène.

Ydna la regardait toujours. Stella posa l’instrument sur la table, tourna une clef.

Un déclic se produisit, puis le grincement léger d’un mouvement d’horlogerie en marche. Avec un sourire, elle se tourna vers sa compagne :

— Dans un instant, il fera trais ici.

En effet, l’appareil était rempli de granules d’air liquide. De cinq minutes en cinq minutes, l’une des petites sphères cristallines était projetée dans un creuset, placé à la partie inférieure, et pressée par une réduction de marteau-pilon.

La détente de la gouttelette liquide, ainsi mise en liberté, suffisait à rafraîchir l’atmosphère d’une chambre.

Un instant plus tard, il faisait dans la pièce une température délicieuse.